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L'écosystème des télécommunications est un champ de bataille invisible où des milliards d'euros sont en jeu. Les opérateurs ne luttent pas seulement pour conquérir des parts de marché ; ils mènent une guerre incessante contre des réseaux de fraudeurs de plus en plus organisés et technologiquement avancés. Deux des armes les plus dévastatrices de leur arsenal sont la fraude au SIM Box et la fraude au partage de revenus internationaux (IRSF). Face à ces menaces qui peuvent coûter des millions en quelques heures, les méthodes de défense traditionnelles sont obsolètes. Seule une approche proactive, pilotée par une intelligence artificielle de pointe, peut encore faire la différence. La fraude au SIM Box : le détournement silencieux Pour comprendre l'ampleur du problème, il faut d'abord en saisir le mécanisme. Un appel international coûte cher car l'opérateur de départ doit payer une "taxe de terminaison" à l'opérateur du pays d'arrivée. La fraude au SIM Box est une méthode ingénieuse pour contourner ce coût. Les fraudeurs installent un appareil, le SIM Box, qui est un simple boîtier contenant des dizaines, voire des centaines, de cartes SIM locales. Lorsqu'un appel est émis depuis l'étranger vers le pays où est installé le SIM Box, il n'est pas acheminé par le circuit international classique. Il est intercepté et redirigé via Internet vers le SIM Box. Ce dernier utilise alors l'une de ses cartes SIM locales pour lancer un nouvel appel vers le destinataire final. Résultat : un appel international est transformé illégalement en un appel local. Le fraudeur empoche la différence entre le tarif international et le coût dérisoire de l'appel local, privant l'opérateur local de ses revenus de terminaison légitimes. Les conséquences pour l'opérateur sont désastreuses. Au-delà des pertes de revenus massives, cela provoque une congestion du réseau et une dégradation terrible de la qualité de service pour les clients légitimes (retards, voix hachée). De plus, l'identification des numéros est faussée, ce qui pose des problèmes de sécurité majeurs. La riposte de l'IA : de la réaction à l'anticipation Pendant des années, la lutte contre les SIM Box était une course perdue d'avance. Les analystes épluchaient les enregistrements d'appels (CDR) après coup, tentant de repérer des schémas suspects. Mais le temps que la fraude soit confirmée, les cartes SIM étaient déjà désactivées et remplacées. L'intelligence artificielle a totalement changé la donne. Les plateformes modernes, comme celles développées par Latro, ne se contentent pas d'analyser le passé ; elles agissent en temps réel. Voici comment : L'analyse comportementale : une IA ne se contente pas de regarder un appel, elle analyse le comportement global d'une carte SIM. Un humain a un usage varié : il appelle, reçoit des appels, envoie des SMS, utilise des données. Une carte SIM dans un SIM Box a un comportement de robot : elle n'émet que des appels, souvent très courts, vers une multitude de numéros, sans jamais en recevoir. L'IA identifie ce comportement non humain en quelques minutes. Les appels de test géolocalisés : les systèmes les plus avancés génèrent activement des milliers d'appels de test depuis l'étranger. L'IA sait quel numéro devrait s'afficher à l'arrivée. Si un appel émis depuis un numéro allemand se présente chez le destinataire comme un numéro mobile local, l'IA sait instantanément qu'il est passé par un SIM Box. Le système peut alors identifier et bloquer la carte SIM frauduleuse en temps réel, avant qu'elle ne cause plus de dégâts. IRSF : le braquage financier à l'échelle internationale La fraude au partage de revenus internationaux (IRSF) est encore plus pernicieuse. Ici, le fraudeur est de mèche avec un opérateur de numéros surtaxés (Premium Rate Numbers), souvent situé dans un pays exotique à la régulation laxiste. Le but est simple : générer un volume colossal d'appels vers ces numéros surtaxés. Pour ce faire, les fraudeurs utilisent des techniques de piratage sophistiquées. Ils peuvent prendre le contrôle de systèmes téléphoniques d'entreprises (PBX), infecter des milliers de smartphones avec des malwares qui passent des appels en arrière-plan, ou utiliser des botnets. Chaque appel généré coûte une fortune à l'opérateur de l'appelant, car il doit payer des frais de terminaison exorbitants à l'opérateur du numéro surtaxé. Cet opérateur reverse ensuite une partie de ses gains mal acquis, le "partage de revenus", au fraudeur. C'est un schéma de blanchiment d'argent et de vol direct. L'analyse prédictive comme bouclier ultime Contrer l'IRSF est extrêmement complexe car les appels, pris individuellement, peuvent paraître légitimes. La fraude réside dans le volume, la destination et le contexte. C'est là que l'analyse prédictive basée sur l'IA devient indispensable. Un système de protection avancé ne se contente pas de bloquer des numéros. Il analyse en permanence les flux de trafic mondiaux. Si l'IA détecte une augmentation soudaine et anormale du trafic provenant de milliers de sources différentes et convergeant vers une seule plage de numéros surtaxés dans un pays spécifique, elle déclenche une alerte immédiate. Elle peut profiler les destinations : un numéro au Turkménistan qui ne reçoit jamais d'appels et qui, soudainement, en reçoit 50 000 en une heure est une anomalie statistique majeure qu'une IA ne peut pas manquer. Le système peut alors bloquer préventivement et automatiquement le trafic vers cette destination suspecte, le temps qu'un analyste humain vérifie. Cette capacité à prédire et à contenir une attaque avant qu'elle ne vide les caisses de l'opérateur est la véritable révolution. C'est la différence entre constater un vol et l'empêcher d'avoir lieu.